Dans l’univers des montres connectées, Samsung se positionne comme le leader incontesté du support logiciel, laissant Google, pourtant créateur de Wear OS, loin derrière. Cette stratégie audacieuse pourrait bien redéfinir les standards du secteur et pousser la concurrence à revoir sa copie.
Samsung : le pionnier du support longue durée
Depuis le lancement de la Galaxy Watch 4 en 2021, Samsung a pris les devants en matière de support logiciel. La marque coréenne s’engage à fournir quatre années de mises à jour pour ses montres connectées. Ainsi, la Galaxy Watch 4 sera supportée jusqu’en 2025, tandis que la toute nouvelle Galaxy Watch 7 bénéficiera d’un support jusqu’en 2028.
Cette politique tranche nettement avec celle des autres fabricants de montres Wear OS. Par exemple, des modèles populaires comme la TicWatch E3 ou la TicWatch 5 Pro fonctionnent encore sous Wear OS 3.5, alors que la version 4.0 est disponible depuis août 2023.
Google à la traîne sur ses propres produits
Paradoxalement, Google, le créateur de Wear OS, se montre moins ambitieux que Samsung en termes de support. La Pixel Watch et la Pixel Watch 2 ne bénéficieront que de trois ans de mises à jour logicielles. Cette situation est d’autant plus surprenante que la Pixel Watch 2 est vendue 50 euros plus cher que la Galaxy Watch 7 de Samsung.
En tant que développeur de Wear OS, Google devrait logiquement montrer l’exemple, comme elle l’a fait pour ses smartphones Pixel 8 avec sept ans de mises à jour promises. Cette incohérence soulève des questions sur la stratégie de Google dans le domaine des montres connectées.
Un écosystème Wear OS fragmenté
Au-delà du cas Google, c’est tout l’écosystème Wear OS qui souffre d’un manque de cohérence. À ce jour, seules les montres de Google, Samsung et OnePlus fonctionnent sous Wear OS 4.0. Cette fragmentation freine l’adoption des nouvelles fonctionnalités par les utilisateurs et complique la tâche des développeurs d’applications.
Google doit trouver un moyen d’inciter les fabricants à déployer plus rapidement les mises à jour de Wear OS. Sans cela, le risque est grand de voir l’écosystème se fragmenter davantage, au détriment de l’expérience utilisateur.
Vers un allongement du support pour les montres haut de gamme ?
Avec l’arrivée de modèles ultra-premium comme la Galaxy Watch Ultra à 609 euros, la question du support logiciel devient cruciale. Si la tendance des montres connectées haut de gamme se confirme, les consommateurs seront en droit d’attendre un support logiciel à la hauteur de leur investissement.
Samsung pourrait bien ouvrir la voie en proposant un support étendu pour ses modèles les plus onéreux. Cette stratégie forcerait probablement Google et les autres acteurs du marché à s’aligner, au bénéfice des utilisateurs.
Un défi technique à relever
L’extension du support logiciel pour les montres connectées pose néanmoins des défis techniques. Les composants moins puissants que ceux des smartphones et les contraintes liées à l’autonomie compliquent la tâche des développeurs.
Google et Samsung devront trouver des solutions innovantes pour optimiser Wear OS et permettre aux montres plus anciennes de bénéficier des nouvelles fonctionnalités sans compromettre leurs performances.
La politique de support logiciel de Samsung pour ses montres Wear OS met en lumière les lacunes de Google dans ce domaine. Cette situation paradoxale pousse l’ensemble de l’industrie à se remettre en question. À l’heure où les montres connectées deviennent de plus en plus sophistiquées et onéreuses, la durée du support logiciel s’impose comme un argument de vente majeur. Il ne fait aucun doute que les prochains mois verront une intensification de la concurrence sur ce terrain, au plus grand bénéfice des consommateurs.