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L’Autavia de TAG Heuer fête ses 60 ans avec de nouveaux modèles emblématiques

Certaines montres sont encore plus aimées par leurs fans que par leurs fabricants. Jusqu’à récemment, c’était le cas de l’Autavia, du moins pendant la majeure partie des 60 années qui se sont écoulées depuis sa première apparition. Pour son 60e anniversaire, lui redonne ses lettres de noblesse avec de nouveaux chronographes flyback et une montre GMT qui allient le design de 2019 à l’héritage historique de ce modèle mythique.

L’Autavia, troisième pilier historique de TAG Heuer

Pendant longtemps, l’image de la marque TAG Heuer a été définie par la Carrera et la Monaco, deux modèles également associés aux chronographes et au sport automobile. Comme l’Autavia, ils occupaient la troisième place de la collection, surtout depuis l’arrêt de la production de l’Autavia en 1985. Dans les années 1990, l’avant-gardiste Kirium et la Link ont pris le relais, suivies peu après d’une brève renaissance de la Monza. Plus tard, l’accent a été mis sur la montre de plongée Aquaracer et la Formula 1, qui attirait une clientèle plus jeune. Ces dernières années, la marque a misé sur la montre connectée Connected lancée en 2015.

L’Autavia, une montre culte pour les collectionneurs

Dans les cercles de collectionneurs, la donne était différente au fil des années. Ici, l’Autavia a toujours été considérée comme l’un des « Big Three », aux côtés de la Carrera et de la Monaco, et a constamment suscité l’enthousiasme pour plusieurs raisons :

  • Son lien étroit avec la Formule 1, son histoire et ses pilotes charismatiques des années 1960 et 1970
  • La grande variété de designs offerts aux collectionneurs : lunettes tournantes de différentes largeurs et polices, cadrans de différentes couleurs avec 3 ou 2 compteurs, boîtiers de différentes tailles, ainsi que toutes sortes de bracelets
  • La qualité des anciennes Autavia est telle qu’on peut encore en profiter des décennies après leur fabrication

L’Autavia incarne une époque, juste avant la crise pétrolière de 1973, définie par un optimisme enivrant pour l’avenir et une confiance sans faille dans la science et le progrès. La créativité dynamique du jeune patron de Heuer, Jack William Heuer, était au diapason de cette ère.

1962 : Jack Heuer crée l’Autavia, son premier chronographe

Au début des années 1960, la marque Heuer était surtout réputée comme fabricant de chronomètres. Jack Heuer a choisi de se concentrer sur les montres-bracelets, et en particulier les chronographes. L’Autavia a été la première montre qu’il a créée, en 1962. Il a repris le nom d’un instrument de cockpit Heuer introduit en 1933, qui avait été installé dans des avions et des tableaux de bord automobiles. En raison de sa double utilisation, elle a été baptisée Autavia, combinaison d' »automotive » et d' »aviation ».

La nouvelle Autavia se démarquait nettement des cadrans de chronographes des années 1940 et 1950. Jack Heuer a conçu son premier chronographe pour répondre aux besoins des professionnels – simple à utiliser et facile à lire. La première montre arrivée était la référence 2446, dans un grand boîtier pour l’époque, mesurant 39 mm. Ses trois grands compteurs blancs se touchaient presque et ressortaient clairement sur le fond noir.

L’Autavia se distingue par sa lunette tournante

De manière générale, cette lunette tournante était une caractéristique qui différenciait la nouvelle Autavia de la plupart des autres chronographes de l’époque. C’était aussi une innovation pour Heuer. Elle soulignait le caractère sportif et professionnel de la montre et offrait surtout l’espace pour une large gamme de fonctions :

  • Lunette 60 minutes pour mesurer le temps écoulé (utilisée par les scientifiques et les pilotes)
  • Lunette 12 heures pour indiquer un second fuseau horaire
  • Échelles tachymétriques pour les pilotes de course
  • Échelles de décompression pour les plongeurs

La fameuse 2446 GMT de 1968 améliorait encore l’affichage d’un second fuseau horaire grâce à sa lunette 24 heures encerclant le cadran et une aiguille pointeur dédiée jaune ou orange.

Une montre en phase avec son époque

L’Autavia de Jack Heuer était grande, masculine, fonctionnelle et dégageait une sportivité sans compromis – une montre attrayante qui correspondait à l’esprit des années 1960. Elle avait aussi un atout qui allait bientôt s’avérer primordial : un nom de modèle. Jusqu’alors, Heuer n’avait doté la majorité de ses chronographes de montres-bracelets que de numéros de référence.

Jack Heuer n’hésitait pas à rompre avec les pratiques obsolètes. Cela s’est vu en 1963, un an après l’introduction de l’Autavia, lorsqu’il a lancé la Carrera, un chronographe épuré avec un cadran encore plus sobre que celui de l’Autavia, et sans lunette tournante. Les deux chronographes sportifs avaient des noms excitants et se démarquaient nettement des anciennes montres Heuer.

L’Autavia, montre fétiche des pilotes de F1 dans les années 1960-1970

Jack Heuer a œuvré pour que ses montres et sa marque deviennent très connues, y compris dans le monde entier. C’était un véritable exploit de pionnier. Le jeune passionné de sports mécaniques a noué des contacts avec de célèbres pilotes de Formule 1, les a convaincus de porter ses montres et a payé pour que le logo Heuer soit affiché sur leurs combinaisons de course.

Son compatriote Jo Siffert a joué un rôle décisif à cet égard. Né à Fribourg en 1936, le pilote automobile venait d’entrer dans la cour des grands en 1962, l’année de la création de l’Autavia. En 1968, l’année où il rencontre Jack Heuer pour la première fois, Siffert remporte de façon sensationnelle le Grand Prix de Grande-Bretagne à Brands Hatch. Il s’est aussi illustré en tant que pilote d’usine au Championnat du monde des voitures de sport. Siffert était l’un de ces beaux casse-cou qui ne reculaient devant rien. Ils méprisaient la mort, leur compagne constante.

Siffert fut l’un des premiers pilotes de F1 à porter une Heuer, mais pas le seul. On peut aussi citer :

  • Jochen Rindt, champion du monde de F1 à titre posthume après un accident mortel en 1970, qui portait la 3e édition de la Réf. 2446 de 1966
  • Mario Andretti, vu avec la 3646
  • Gilles Villeneuve, avec une 7736

Derek Bell, Clay Regazzoni, Niki Lauda, Jacky Ickx, Emerson Fittipaldi, Ronnie Peterson, James Hunt et Jody Scheckter portaient également la montre culte de Jack Heuer. Cette liste se lit comme un Who’s Who des légendes de la Formule 1 classique.

L’Autavia de Jo Siffert, premier chrono automatique de Heuer

Siffert était si étroitement associé à un modèle spécifique qu’il porte encore son nom parmi les collectionneurs. La Réf. 1163T, souvent appelée aujourd’hui Autavia Siffert ou simplement Siffert, était le premier chronographe automatique de Heuer et l’un des premiers chronographes automatiques au monde.

Elle était équipée du désormais légendaire Calibre 11 avec micro-rotor caché pour le remontage automatique, que Heuer a développé avec le fabricant de mouvements Büren, le spécialiste des chronographes Dubois Dépraz et son concurrent . Le Calibre 11 a ensuite été remplacé par le Calibre 12 mis à jour.

L’Autavia 1163T était une sensation : 42 mm de diamètre, la rendant beaucoup plus imposante que les Autavia à remontage manuel, avec un boîtier coussin frappant et une aiguille de chronographe bleue contrastée. Ces deux caractéristiques sont devenues des précurseurs stylistiques des chronographes du début des années 1970.

L’engouement retombe dans les années 1970 avec le quartz

L’enthousiasme suscité par les pilotes de Formule 1 a fait de l’Autavia l’une des montres les plus en vogue du marché pendant un certain temps. Tout pilote qui se respectait voulait porter la célèbre montre Heuer. Mais ce niveau de succès n’a pas duré indéfiniment.

La technologie du quartz qui s’est répandue dans les années 1970 a donné du fil à retordre à toutes les montres mécaniques, bientôt considérées comme totalement dépassées. Les nouvelles montres à quartz du Japon étaient beaucoup plus précises et économiques, et leurs affichages numériques symbolisaient une nouvelle ère.

Malgré tous les efforts, notamment de Jack Heuer qui a développé un chronographe à alimentation électronique, les ventes de Heuer ont rapidement chuté à partir du milieu des années 1970. En 1982, Jack Heuer a dû vendre l’entreprise à et au fabricant de mouvements Nouvelle Lemania, qui l’a revendue en 1985 au groupe TAG (Technique d’Avant Garde). C’est ainsi que Heuer est devenu TAG Heuer. La marque a survécu, mais pas le modèle. La production de l’Autavia a été interrompue en 1985.

Renaissance grâce aux collectionneurs dans les années 2000

Les anciennes Autavia sont néanmoins restées populaires auprès des collectionneurs. Le design cool de la fin des années 1960 et le lien étroit avec l’âge d’or des sports mécaniques ont créé une fascination qui n’a pas échappé à la nouvelle direction de TAG Heuer. En 2003, l’heure de l’Autavia a de nouveau sonné. Elle a été relancée avec un boîtier coussin et une couronne à gauche, mais avec une lunette fixe.

Il a fallu plus d’une décennie pour que l’Autavia revienne sur le devant de la scène chez TAG Heuer. À l’été 2015, Jack Heuer a attiré l’attention du nouveau PDG de TAG Heuer, Jean-Claude Biver, sur l’Autavia et celui-ci a été conquis.

Biver voulait relancer l’Autavia. Mais à quoi devait-elle ressembler ? Une question non négligeable pour une montre qui a connu tant de variations différentes au cours de son histoire. Biver a voulu impliquer les collectionneurs dans le processus de décision, ce groupe qui avait toujours trouvé l’Autavia sexy. Il a choisi un format inattendu, qu’il a appelé l’Autavia Cup : au printemps 2016, 16 modèles ont été placés sur un site web spécialement créé pour que les fans puissent voter pour leur préféré. C’est finalement la Réf. 2446 portée par Jochen Rindt en 1966 qui a remporté la majorité des 55 000 votes. Son design a servi de base à la montre qui est arrivée sur le marché en 2017, agrandie à 42 mm.

2019, retour de l’Autavia en version 3 aiguilles

Lors du salon Baselworld 2019, TAG Heuer a présenté une nouvelle Autavia. Mais ce que nous avons découvert n’était pas un chronographe. C’était une montre à trois aiguilles avec un look radicalement différent du chronographe de 2017. Cette fois, l’objectif de ce nouveau lancement était d’en faire une collection distincte qui ne serait pas uniquement composée de chronographes.

Cette nouvelle Autavia 3 aiguilles ne repose sur aucun modèle historique spécifique. Elle présente plutôt des éléments provenant de différentes montres Heuer :

  • Les chiffres arabes encerclant le cadran proviennent des instruments de cockpit des années 1930 et 1940
  • Les larges facettes des cornes de la 2446
  • L’aiguille des minutes du chrono automatique 1163
  • La lunette tournante plus étroite avec échelle des minutes comme la plupart des Autavia classiques
  • La grande couronne rappelant les débuts de l’aviation, que l’on pouvait tourner avec des gants

2022, les 60 ans de l’Autavia célébrés avec de nouveaux modèles

Pour marquer le 60e anniversaire de l’Autavia, TAG Heuer a présenté en janvier 2022 trois nouveaux modèles : deux chronographes flyback et un GMT avec le Calibre 7, basé sur le Sellita SW300, certifié chronomètre. Un GMT sans fonction chrono est une nouveauté historique pour l’Autavia. On peut logiquement penser qu’un nouveau chronographe GMT apparaîtra probablement en 2023.

Les Autavia de 2022 reviennent au design de la montre à trois aiguilles de 2019, avec quelques modifications mineures. Par exemple, il n’y a plus de dégradé de couleur sur le cadran. Sur les chronographes, la marque remonte et remplace le 12 pour laisser place à quatre lignes de texte en dessous. Un cadran avec huit chiffres arabes peut paraître étrange au premier abord, où le 12 n’est pas l’élément le plus important. Rappelons néanmoins que de nombreuses anciennes Autavia avaient le chiffre 12 comme seul chiffre sur le cadran, et encore

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Rédigé par Martin Jean

Je suis un rédacteur web spécialisé dans l'univers des montres, alliant passion pour les modèles classiques et intérêt pour les montres connectées. Fasciné par l'horlogerie et ses évolutions, je m'attache à explorer les dernières tendances, innovations technologiques et histoires fascinantes qui animent ce secteur.

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