L’année 2024 commence en beauté dans l’univers de l’horlogerie avec l’arrivée de deux nouvelles versions de la Speedmaster Moonphase Meteorite. Ces créations exceptionnelles associent l’héritage spatial de la marque à un savoir-faire technique impressionnant. Parlons-en.
Un design qui nous fait voyager dans l’espace
Le boîtier en acier inoxydable de 43 millimètres abrite une merveille technique : un cadran taillé dans une météorite ferreuse. (J’ai eu la chance de voir une météorite similaire lors d’une exposition au Musée d’Histoire Naturelle, et la structure cristalline caractéristique, appelée motif de Widmanstätten, est tout simplement fascinante.) La montre existe en deux déclinaisons : une version au cadran météorite noir et une autre au cadran météorite gris.
La version noire arbore des aiguilles et des index en or blanc 18 carats, tandis que sa cousine grise se pare d’une lunette bleue et d’aiguilles assorties traitées PVD. Un point commun entre les deux modèles ? Une lunette en céramique avec une échelle tachymétrique en émail blanc qui ajoute une touche de sophistication supplémentaire.

Une complication lunaire unique en son genre
À 6 heures, l’indicateur des phases de lune nous réserve une surprise de taille : deux cabochons réalisés en météorite lunaire représentent les phases de notre satellite dans les hémisphères Nord et Sud. Une prouesse technique qui fait écho à l’histoire spatiale de la Speedmaster. Le fond étoilé de cet indicateur reproduit même le ciel tel qu’il était visible depuis Bienne, le berceau d’Omega, lors de l’alunissage d’Apollo 11 en 1969.
Le nouveau calibre 9914 : une petite révolution
Sous le capot, on découvre le tout nouveau calibre manufacture 9914. Ce mouvement à remontage manuel bat à 28 800 alternances par heure et offre une réserve de marche généreuse de 60 heures. Les amateurs apprécieront particulièrement l’échappement co-axial, une innovation technique majeure signée George Daniels qui améliore significativement la précision chronométrique.
Les finitions côtes de Genève en arabesque, les ponts rhodiés et les gravures vernies rouge témoignent d’un souci du détail remarquable. Le mouvement est certifié Master Chronometer par le METAS, garantissant une précision de 0/+5 secondes par jour et une résistance aux champs magnétiques jusqu’à 15 000 gauss.

Une construction pensée pour le confort
Avec une épaisseur maîtrisée de 13,6 millimètres (une belle amélioration par rapport aux 16,9 millimètres des versions précédentes), la montre reste élégante au poignet malgré son diamètre généreux. Les cornes mesurent 48,60 millimètres de longueur, soit à peine plus que la Speedmaster Professional classique.
Le bracelet « Nixon » en acier inoxydable alterne les finitions polies et brossées. Il est équipé d’un système d’ajustement rapide intégré à la boucle déployante – un détail pratique pour les journées chaudes où le poignet a tendance à gonfler.
Un héritage spatial réinventé
Cette nouvelle interprétation de la Speedmaster s’inscrit dans une longue tradition. En 1985, Omega avait déjà créé une première Moonwatch avec phase de lune, surnommée affectueusement « SpeedyMoon » par les collectionneurs. Elle utilisait alors le calibre 861 comme base, modifié pour intégrer l’indication des phases lunaires.
Le prix de ces nouvelles versions est fixé à 19 000 euros, ce qui les positionne dans le segment des montres de haute horlogerie. Un investissement conséquent qui se justifie par la complexité technique, les matériaux utilisés et le niveau de finition exceptionnel.

Entre son cadran en météorite, ses lunes en météorite lunaire et son mouvement manufacture, cette nouvelle Speedmaster Moonphase réussit à marier innovation technique et poésie céleste. Elle ne s’adresse peut-être pas aux puristes de la Moonwatch classique, mais elle ouvre un nouveau chapitre fascinant dans l’histoire de cette collection légendaire.


