En 2021, Amazon Games semblait prêt à s’imposer dans l’univers des jeux vidéo avec New World, un MMO ambitieux. Avec son paysage mystérieux et ses éléments de magie, il a attiré plus de 900 000 joueurs lors de son lancement. Proposé à 40 euros, cet investissement était rapidement pris pour bon nombre d’adeptes du genre. Pourtant, quatre ans plus tard, la société a annoncé qu’il n’y aurait plus de développement actif pour le jeu. Les mises à jour, extensions ou nouvelles saisons sont désormais reléguées au passé : la promesse d’un avenir rayonnant pour New World est désormais effacée.
Qu’est-ce qui a mal tourné ?
La gestion quotidienne d’un MMO, c’est un peu comme s’occuper d’un animal de compagnie virtuel : sans contenu régulier, il perd rapidement tout son attrait. Des titres emblématiques comme World of Warcraft ou Final Fantasy XIV savent maintenir l’engagement de leurs communautés par le biais d’actualisations et d’expansions significatives. À l’opposé, New World a rencontré des problèmes notables dès le départ. Bien qu’il ait séduit grâce à son graphisme plaisant et son gameplay, le contenu de fin de jeu manquait cruellement d’attrait. Une fois le niveau maximum atteint, les options de gameplay devenaient floues et peu excitantes.
À cela s’ajoute une série de bugs perturbants et un système de PvP inégal, sans oublier certaines décisions controversées, comme des mécanismes proches du « pay-to-win ». Le résultat, peu surprenant, fut une chute drastique du nombre de joueurs, qui a abandonné le navire après quelques mois. Qui aurait pensé qu’un monde si vaste pouvait finir par sembler si vide ?
La dernière extension et le dernier souffle
La récente extension, Nighthaven, a été le dernier essai de raviver l’expérience de jeu. Pour inciter les anciens joueurs à revenir, la précédente extension, Rise of the Angry Earth, a même été offerte. Ce stratagème a eu un certain succès, avec un pic de 50 000 joueurs retrouvant le chemin des terres de New World. Pourtant, ce regain n’était qu’un ultime sursaut. Amazon Games a bien fait savoir que la fin des nouveaux contenus est programmée : pas de nouveaux territoires, pas de raids, pas d’armes, ni même de skins. New World entre donc dans une phase de maintenance, restant jouable mais sans possibilité d’achat sur des plateformes comme Steam.
Les serveurs devraient rester actifs jusqu’en 2026, avec une annonce de six mois avant la fermeture définitive. (Rassurez-vous, si vous êtes encore dans l’aventure, vous aurez un petit préavis avant de ranger votre épée.)
Un revers supplémentaire pour Amazon Games
L’abandon de New World vient s’ajouter à une série de revers pour Amazon Games, marqué par des licenciements et l’annulation de plusieurs projets. Bien qu’ils poursuivent quelques développements et s’intéressent maintenant à l’intelligence artificielle, l’ambition d’un empire du gaming semble leur échapper. C’est un chemin semé d’embûches. Parfois, on se demande si, dans cet univers si concurrentiel, la vision d’Amazon ne se heurte pas à la réalité complexe des jeux vidéo.
Pourtant, malgré ce dénouement tragique, il serait trop facile de considérer New World comme un échec total. Il a réussi à rassembler une communauté, a apporté un souffle d’air frais au genre et a démontré à quel point le défi n’est pas simplement de lancer un MMO, mais plutôt de le nourrir et le faire évoluer sur le long terme. Car au final, la véritable aventure dans un monde virtuel ne fait que commencer, et il suffit d’un souffle de créativité pour voir renaître des opportunités inattendues.


